Bali, Indonesie


Jeudi 6 juin/ Samedi 15 juin Keliki
Après une balade dans Ubud le matin, nous rejoignons Keliki, petit village réputé pour ses peintures miniatures. Nous sommes accueilli dans le balé de Madé qui est un peintre de la Keliki painting School mais qui semble plus reconverti dans le tourisme maintenant que dans la peinture ! Nous y sommes restés 9 jours ce qui nous a paru long mais ça a aussi été le temps nécessaire pour nous adapter à un autre rythme, accepter notre décision d’arrêter le vélo et s’adapter à ce nouveau pays. Ce séjour a été également l’occasion de nombreuses découvertes. Nous sommes allés plusieurs fois nous promener dans les rizières en terrasse autour de Keliki. Le riz, arrivé à maturité, venait d’être ramassé et était en train de sécher sur des bâches dans les rues du village. Les paysans étaient donc en plein nettoyage et labourage des rizières pour préparer le nouveau semis.

Bien sur les rizières ont leur grand temple dédié à Dewi Sri, la déesse du riz et tout au long des champs de riz, les Tugu, petits autels eux aussi dédiés à Dewi Sri servent également de délimitation castrale des parcelles. Au milieu et tout autour les bananiers, cacaoyers, palmiers, papayers poussent en toute liberté. C’est d’ailleurs quelque chose d’assez marquants dans ce que l’on a vu de Bali, la végétation semble maitre, nous n’avons pas l’impression que les arbres ont été façonnés par l’homme, ce qui est assez agréable. Au cours d’une balade sous un soleil fort, nous dégustons une noix de coco fraichement cueillie au haut de l’arbre par Madé. L’occasion de nous essayer à grimper au cocotier avec juste les pieds reliés par un bout de sac de jute… nous n’avons même pas gravi un mètre ! Les balades sont agréables mais les couleurs ne sont pas au top de ce qu’elles pourraient être étant donné qu’il n’y a plus de riz dans les champs. Certaines parcelles affichent néanmoins une couleur rouge brique qui me ravie, donnée par une petite plante aquatique. En scooter, conduits par Madé et Padmi, nous sommes également allés voir les jolies terrasses escarpées de Punjung,

parsemées de cocotiers et de bananiers. Au cours de cette promenade motorisée, nous avons visité également un des endroits qui fabrique le café Luwak … un des plus fins parait→il … le procédé est simple : ils font manger les grains de café à des loirs, ces mêmes grains sont récupérés dans leur déjections, lavés ( !) puis torréfiés. Nous l’avons gouté, il est effectivement très bon mais le holà sur cette pratique est les conditions dans lesquelles vivent les loirs… de quoi stopper l’envie d’en acheter un paquet et de faire regretter d’en avoir gouté ! Cet endroit était tout de même intéressant car il y avait un jardin botanique où était cultivé de la vanille, du tabac, du cacao, de la cannelle, … A fond sur les scooters, Madé et Padmi nous ont emmené à Petulu, village où sont censés se réunir tous les hérons des rizières environnantes…nous avons vu 4→5 oiseaux blancs se reposant sur un arbre … Art incontournable de Bali … la fabrication d’offrandes. Ce sont principalement les femmes qui les font. Nous les voyons faire à tout moment de la journée, avec une rapidité impressionnante et tout en discutant … ça a l’air bien simple de faire ces pliages et tressages en jeunes feuilles de palmier …que neni ! découper et assembler ces feuilles demandent une dextérité qui est loin d’être évidente ! C’était un beau moment de partage, ma patauderie pour plier les feuilles comme il faut les faisait bien rire mais aussi un peu stresser quand j’utilisais le couteau ! Le rendu final n’est toutefois pas si mal ! Je me suis aussi essayé à la confection de Tipak, petits paniers en feuilles de palmier qui servent à faire cuire le riz, que l’on trouve sur les marchés mais qui sont aussi utilisés pour les offrandes lors des cérémonies. Autant, j’avais vite saisi la logique de tressage des premières offrandes, autant je n’ai pas retenue celle des Tipaks qui est beaucoup plus complexes et qui demande un repèrage visuo→spatial important. Rhadé, leur fils de 11 ans, était d’une rapidité impressionnante pour fabriquer ces paniers ! Nous avons aussi fait de l’huile de coco tous ensemble. Etape 1 (pour les hommes, Madé ne m’a même pas proposé la machette … peut être est ce le fait de m’avoir vu à l’œuvre avec un couteau !) : extraire la noix de coco de son enveloppe et ouvrir la coco. La deuxième étape est de débarrasser la chair de la coquille pour pouvoir la râper à l’étape 3. La râpe traditionnelle est une planche en bois avec des minuscules petits clous. Après avoir rapé toute la noix de coco (et en avoir gouté au passage), nous ajoutons de l’eau et on presse, une fois, deux fois. Le plus gros du boulot est terminé, plus qu’à faire chauffer pour séparer l’eau de l’huile.et on obtient une huile de cuisson ou … de massage. Impensable de passer à Bali sans essayer les massages … nous avons profité des doigts experts de la masseuse de Keliki. Après avoir gouté au plaisir d’être massé, j’ai appris à masser. Bien agréable pour moi mais aussi pour Ju qui a eu le droit à un massage à 4 mains ! Notre séjour à Keliki était orienté détente et pour parfaire la relaxation, nous sommes allés plusieurs fois faire un p’tit plouf dans la piscine entourée de végétation luxuriante de l’hôtel avec un jus de fruits frais pour agrémenter. Nous sommes allés au marché de nuit (donc à partir de 18h !) de Tegallalang, passage fréquent des balinais après le travail. Nous sommes d’ailleurs les seuls blancs. Le marché n’est pas bien grand mais il possède une partie « foodcourt » … pleins de petites échoppes avec un bout de table qui proposent divers plats indonésiens. Dans un climat enfumé, nous nous régalons avec les brochettes (satay) de porc avec une sauce à la cacahuète et du riz cuit dans des feuilles de bananiers et une crêpe à la noix de coco et un ingrédient noir inconnu. Nous avons également re→gouté au Tuak, qui est le vin de palme local … difficile de décrire le goût mais c’est le même qu’à Sao Tomé ! ça pique un peu la langue et ça laisse un arrière goût assez long en bouche … nous le buvons en entier, ça a été offert de bon cœur ! Nous avons assisté un autre style de danse : danse Kecak : autour d’un arbre de bougies, une cinquantaine de chanteurs entonnent une musique faite de « kechak→kechak→kechak » pendant que des danseurs et acteurs jouent le spectacle. Malgré un dépliant explicatif, nous avons du mal à comprendre l’histoire. La danse est plus présente que dans celle du barong et le chœur des hommes est très agréable mais nous sommes toujours déçus par l’aspect théâtral. Nous avons essayé un tour organisé par le groupe de la Keliki painting school, imaginant qu’il y aurait un côté plus authentique … lieux hyper→touristiques, resto pour européens/australiens avec commission perçue par les guides, arrêts hyper→courts pour prendre des photos, guide qui s’évertue à nous baragouiner en français alors que notre et son niveau d’anglais sont surement meilleurs… tout y est ! Ajouté à cela beaucoup de temps passé en voiture, donc des enfants et des parents énervés … nous n’avons pas passé une bonne journée. Quelques sites ont néanmoins retenus notre attention : le temple aquatique de Banjar entouré de végétation tropicale. Nous nous baignons dans des eaux thermales déversées par des serpents Naga, gardiens de l’eau, des richesses et des puissances souterraines. Dans un autre bassin, l’eau jaillit à 3 mètres de hauteur ce qui procure un massage profond lorsqu’elle percute nos épaules. Ce lieu est aussi bien fréquenté par des touristes que par les indonésiens. La visite du temple bouddhiste de Banjar apporte un peu de quiétude dans cette journée et offre de nombreux lieux pour s’essayer à la méditation… un temps d’apaisement.

Le fait de vivre dans un balé nous a permis de capter quelques instants de la vie quotidienne des balinais tellement différente de la notre (pour une vision caricaturale, une p’tite lecture de la brève « être balinais en 10 points » s’impose). Nous avons pu notamment entrevoir l’importance de la cérémonie de la crémation qui aura lieu en août 2013. A l’exception des personnes très riches, lorsqu’une personne décède, la famille n’a pas les moyens de payer une crémation pour le défunt. Il y a donc des crémations communes qui sont organisées tous les 3 ans environ. Entre temps, les morts sont enterrés. Une très grande cérémonie est organisée à cette occasion avec la préparation de « lits pour défunts » tissés dans des feuilles de palmiers, des offrandes en quantité gargantuesques, des danses, plantation de bananiers … Pour préparer cette cérémonie propre chaque village, la famille de Madé s’est réunie plusieurs fois au cours de notre séjour pour faire tous ces tressages. Nous sentions que c’était l’évènement majeur des prochains mois si ce n’est de l’année.

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dernière version 13/01/2014
Voyage d’une famille dans le monde